MONTRÉAL - Le 29 octobre 2014 – Le
Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA) s’indigne des
propos tenus par le ministre des Finances, M. Carlos Leitao, qui voit dans les
organismes communautaires un moyen de sous-traiter à rabais une partie de sa
mission sociale et ainsi obtenir des économies d’échelle. Et même si le premier
ministre Couillard a tenté de rassurer le milieu communautaire en affirmant que
« ce n’est pas une partie importante de notre plan », la réponse du
RQ-ACA reste la même : pas question de collaborer à cette entreprise
qu’est la privatisation des services publics.
Depuis sa
fondation au milieu des années 1990, le RQ-ACA s’est toujours positionné très
clairement contre toute tentative du gouvernement de se décharger de sa mission
sociale par la sous-traitance et le bénévolat. Le ministre Leitao et le premier
ministre Couillard ne doivent donc pas s’attendre à la collaboration des
organismes d’action communautaire autonome (ACA) dans l’implantation de
services dont l’objectif premier est l’appauvrissement des travailleuses et
travailleurs et la destruction du modèle québécois.
« Les
propos du ministre sont très méprisants envers les travailleurs, travailleuses
et organismes communautaires. Affirmer faire des économies en demandant à des
organismes communautaires déjà sous-financés et des employés déjà mal rémunérés
de faire le travail est tout simplement indécent. D’autant plus que ce
gouvernement a annulé le rehaussement financier prévu par le précédent
gouvernement et qu’il entrevoie couper dans le financement à la mission
des organismes», s’insurge le président du RQ-ACA, M. Bruno Massé.
Soyons clairs
: l’actuelle politique d’austérité du gouvernement Couillard n’est pas
implantée par souci de faire des économies et de réduire la dette. Si c’était
le cas, il s’emploierait activement à mettre en place des mesures semblables à
celles proposées par la Coalition contre la tarification et la privatisation
des services publics qui permettraient d’ajouter 10 milliard$ dans les coffres
de l’État[1].
Au contraire,
le principal objectif de l’austérité est de « repositionner l’État
québécois » comme l’a mentionné à plusieurs reprises le président du
Conseil du trésor, Martin Coiteux. C’est-à-dire, réduire drastiquement et à
tout prix la taille de l’État, pour des questions idéologiques qui estiment que
la richesse ne peut être créée que par l’entreprise privée. Dans cet esprit,
l’idée serait donc de sous-traiter aux organismes communautaires le cas de
services où les profits sont difficilement réalisables.
« L’État
québécois doit garder sa mission sociale et assumer pleinement ses
responsabilités face aux services publics. Croire que les organismes
communautaires autonomes puissent se substituer à l’État et offrir les mêmes
services démontre une méconnaissance totale du milieu communautaire. Les organismes d’ACA sont institués à l’initiative
du milieu pour défendre le bien commun et sont fiers de leur autonomie qu’ils
revendiquent haut et fort. Ils ne sont pas du tout mis sur pied pour réaliser
les objectifs gouvernementaux », de conclure M. Massé.
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Pour information : Julie-Maude Beauchesne, agente de communication, 438‐397‐9107
[1]
Voir :
www.nonauxhausses.org/wp-content/uploads/SolutionsFiscales.pdf