Des organismes
communautaires qui œuvrent dans la région de Richmond s’inquiètent de la
dégradation des conditions de vie de la population, particulièrement les
personnes en situation de vulnérabilités, les jeunes et les familles.
Le constat est
frappant, on assiste à une hausse des demandes d’aide auprès des organismes
communautaires qui offrent des services aux personnes en situation de pauvreté.
Avant la pandémie,
les indicateurs socio-économiques de la ville de Richmond se trouvaient dans
une zone peu enviable : plusieurs logements insalubres, proportion
importante de personnes à faibles revenus, taux de décrochage élevé, présence
de problèmes sociaux aiguë, consommation marquée de drogues chez les jeunes,
etc. Force est de réaliser que la pandémie a exacerbé les conditions de vies
des personnes vulnérables.
Ainsi, ces
organismes constatent une augmentation significative de la détresse
psychologique auprès de l’ensemble de la population et plus particulièrement
auprès des jeunes et des familles. Il y a des intervenantes qui soulignent
justement un essoufflement marqué de plusieurs familles et de plus en plus de
problèmes de santé mentale et de violence conjugale.
Pour Isabelle
Forcier, directrice des Tabliers en folie, cuisines collectives, « il y a
trop de frigos vides et, comme on dit, plusieurs en arrachent pour rejoindre
les deux bouts. Il faut vraiment faire quelque chose pour aider la communauté.
Cet été, un itinérant passait ses nuits dans le stationnement de notre
organisme car il ne trouvait pas de service adéquat. Depuis le retour des
classes, nous n’avons jamais eu autant de familles à notre service de dépannage
alimentaire. Enfin, nous constatons de plus en plus de gens obligés de
déménager d’un logement à l’autre».
Madame Forcier
fait remarquer que les groupes communautaires ont toujours été présents pour
les personnes dans le besoin mais, actuellement, les services sont saturés et
la possibilité inquiétante de refuser d’aider des personnes à moyen terme est
bien réelle selon elle.
À la lumière de
cette réalité, les propos du maire de Richmond de la séance municipale du mois
de février sont des plus pertinents : les gens de la communauté « ont
besoin d’un baume » par les temps qui courent. À cet égard, « pour
renverser la tendance, Il faut une mobilisation locale et du soutien des
différents paliers de gouvernement pour améliorer les conditions de vie des
personnes » précise Diego Scalzo, directeur de la CDC du Val-Saint-François.
La directrice générale de la Maison de la famille Les Arbrisseaux, Marie-Claude
Tarif, partage cette perspective, «il est fondamental d’accroître les
collaborations entre les différents secteurs afin d’être en mesure de rejoindre
le plus de personnes possibles » croit-t-elle.
C’est dans cette
perspective que des groupes communautaires interpellent tous les acteurs de la
communauté (le CIUSSS de l’Estrie-CHUS, Emploi Québec, la ville de Richmond,
etc) afin de travailler ensemble pour trouver des solutions concrètes, en
d’autres mots, un véritable réseau local qui se penche sur l’accessibilité et
la qualité des services afin de rejoindre et de soutenir les personnes dans le
besoin, particulièrement les jeunes et les familles du territoire.
Pour le milieu
communautaire, il est clair que nous sommes « tous concernés » par
cette situation alarmante.